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Cinéma amazigh au festival Cines del Sur

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Du 8 au 17 juin 2015 aura lieu la 9e édition du Festival de Grenade, Cines del Sur. Cette année le public peut profiter d’un total de 36 films, 10 d’entre eux sont en compétition, une vingtaine de nationalités sont représentées et une grande place est donnée au cinéma Amazigh.

Le Festival de Grenade, Cines del Sur compte cette année parmi les membres du jury sur la présence d’une des plus grande réalisatrice du cinéma maghrébin, Farida Benlyazid, qui durant de nombreuses années fut la seule femme à diriger des long métrages au Maroc. Originaire de Tanger et formé en France, la force créatrice de Benlyazid, se concentre principalement sur la complexité du monde féminin marocain à partir d’une perspective identitaire et de genre qui aborde avec profondeur et connaissances la réalité des femmes de son pays. 

Sa carrière compte des films comme Astuce de femme, Une porte vers le ciel ou encore l’adaptation d’un de ses romans favoris écrit par Ángel Vázquez, La chienne de vie de Juanita Narboni. La trame du livre lui permet d’unir deux de ses thèmes de prédilection : Tanger, la ville multiculturelle dans laquelle elle est née et dont elle se déclare amoureuse, et le thème d’une femme forte et tourmentée par le monde qui l’entoure.

Dans Cines del Sur sont programmés ses trois derniers films pour saluer son parcours. Frontières (2013), joue dans son titre avec le mélange des langues et nous guide dans un intelligent docu-drame à travers l’ancien Sahara espagnol pour tenter de donner une version différente et sereine de la situation actuelle de l’ancienne colonie espagnole. Filmé avec un style attentif dans des lieux inaccessibles pour la majorité, il traite d’une version personnelle qui s’éloigne des stéréotypes les plus connus sur les citoyens de notre pays.

D’autre part on compte, la récente sortie en salle de deux documentaires appartenant à une série que Farida Benlyazid a tourné avec la production d’une autre grande femme du cinéma marocain, Dounia Benjelloun. Le sujet de ces films est la musique berbère, riches en nuances. 

Dans le programme du Festival Cines del Sur, la Fondation Euro-arabe accueille la projection de ces deux documentaires par lesquelles un hommage est rendu à la réalisatrice marocaine Farida Benlyazid

Les femmes dans la musique berbère nous font découvrir les meilleures artistes de la culture du Maghreb. Avec une large tradition et richesse, cette culture est décrite à travers la sélection et les images des plus grands représentants des différents genres sur tout le territoire du Maroc. Ce sont ici les femmes qui interprètent les chansons et offrent à la caméra un témoignage sur le parcours de cette voie. Á mesure que la cinéaste visite les régions, l’horizon se remplie de voix magiques comme celles de Batoul Marouani, Hindi Zahra, le groupe Amendil, Zahra et tant d’autres voix féminine qui maintiennent en vie la culture musicale berbère.

A travers des vallée en fleur, se plonge dans le festival d’Ahidus de Ain Leuh durant trois jours et trois nuits. On y voit les groupes de danses s’évaluer, se confronter ou simplement se rencontrer pour partager la joie débordante de la fête où l’on peut voir des groupes qui chantent et dansent aux portes des boutiques, autour de tout le campement, et même sur la place où se mélange dans un Ahidus géant qui rappelle ceux d’autrefois, qui pouvaient durer des jours et des nuits entières. A travers des vallées en fleurs de Tsiouane à Uarzazarw passant par Tunfit, on a pu suivre ces hommes et ces femmes qui, de la main de la symbologie de ses singulières chorégraphies collectives, partagent avec nous l’histoire à travers des codes gestuels ancestraux.